Наслеђе 58 (2024) [111-123]
АУТОР(И) / AUTHOR(S): Julien Roumette
DOI: 10.46793/NasKg2458.111R
САЖЕТАК /ABSTRACT:
Avec l’éloignement dans le temps, la mémoire de la Shoah prend dans les générations suivantes des formes littéraires nouvelles. La difficulté est de trouver une parole personnelle, au-delà de tous les discours transmis sur la Shoah. C’est le cas dans Quand tu écou- teras cette chanson, Lola Lafon (2022) où un séjour dans le musée mémorial consacré à Anne Frank provoque le retour brusque d’une mémoire personnelle enfouie. L’étude propose de le rapprocher du livre de Robert Bober, Il y a quand même dans la rue des gens qui passent (2023) pour montrer comment la mémoire du passé investit le rapport au présent : le processus qui permet de faire émerger une parole personnelle par la recherche du silence, l’irrévérence comme qualité particulière d’une mémoire qui transmet sa vitalité, chercher à retrouver le regard des enfants sur l’Histoire, notamment par les chansons et les dessins, enfin par la transmission d’images, tout en laissant à l’imagination une part de manque où le lecteur peut laisser résonner sa propre sensibilité.
КЉУЧНЕ РЕЧИ / KEYWORDS:
Shoah, Robert Bober, Lola Lafon, mémoire, silence, chansons, dessins d’enfants, photographie, irrévérence
ЛИТЕРАТУРА/ REFERENCES:
- Bober 2023 : Robert Bober, Il y a quand même dans la rue des gens qui passent, Paris : P.O.L.
- Lafon 2022 : Lola Lafon, Quand tu écouteras cette chanson, « Ma nuit au musée », Paris : Éditions Stock.
- Modiano 1997: Patrick Modiano, Dora Bruder, Paris : Gallimard. Perec 1979 : Georges Perec, Ellis Island, Paris : P.O.L.
- Proust 2021 [1927] : Marcel Proust, Le Temps retrouvé, Paris : Gallimard /Folio classique.
- Reverdy 1999 [1916] : Pierre Reverdy, La Lucarne ovale, in Plupart du temps, « Poésie », Paris : Gallimard.